L’égalité homme-femme a beaucoup progressé. Pourtant, il existe toujours des obstacles spécifiques aux femmes, qui peuvent les empêcher d’atteindre leurs objectifs professionnels. Ces barrières peuvent être liées à tout un ensemble de stéréotypes, de préjugés, de diktats et de croyances éducatifs, sociaux, voire familiaux.
Dans cet article, nous allons donc tenter de comprendre les obstacles spécifiques auxquels les femmes continuent de faire face aujourd’hui.
Les femmes ont pris une place considérable sur le marché du travail
Durant ces cent dernières années, les femmes ont progressivement pris une place importante sur le marché de l’emploi. Avant, on considérait le travail rémunéré plutôt comme une activité masculine. Les femmes devaient quant à elles généralement se contenter des tâches domestiques non rémunérées.
Cependant, pendant la Première Guerre mondiale, elles ont commencé à remplacer les hommes partis au front dans les usines et les ateliers. Cela a marqué le début de l’entrée des femmes sur le marché du travail. Cette tendance s’est d’ailleurs poursuivie pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet, au cours de celles-ci les femmes ont travaillé dans des secteurs traditionnellement masculins, comme l’industrie lourde et la construction. Ainsi, environ 15% des femmes travaillaient à plein temps dans les années 1950.
Dans les années 1960 et 1970, le mouvement des droits des femmes a permis de nouvelles avancées pour les femmes sur le marché du travail. Les femmes ont ainsi obtenu des droits en matière d’éducation et d’emploi. Elles ont également pu commencer à accéder à des postes de direction, et à des professions autrefois réservées aux hommes.
Aujourd’hui, les femmes représentent 47,5% de la population active française.
Voir aussi : L’histoire de la femme en 12 grandes dates
Les obstacles spécifiques aux femmes et les inégalités perdurent
Aujourd’hui, les femmes sont bien présentes sur le marché du travail. Pourtant, nombreuses sont celles qui se retrouvent cantonnées à des emplois dits « féminins ». On y retrouve notamment les métiers de la santé, de l’éducation, du social, du secrétariat ou de la vente. Cette situation peut être expliquée par des stéréotypes de genre persistants. Ceux-ci associent certains métiers à des qualités jugées féminines : l’empathie ou le soin des autres. D’autres en revanche évoqueraient des qualités jugées masculines, comme la compétitivité ou l’ambition. Pour autant, ces emplois continuent d’être dévalorisés et perçus comme moins importants que les autres professions.
En 2018, une étude Marie Claire mettait également en lumière les difficultés qu’éprouvaient les femmes à évoluer professionnellement. Sur 1001 personnes interrogées, 44% des femmes estimaient rencontrer des difficultés à progresser dans leur travail en raison de leur genre. De plus, 39 % d’entre elles déclaraient avoir subi des remarques sexistes et être confrontées à un manque de reconnaissance de leurs compétences.
On peut aussi compter le salaire parmi les inégalités qui persistent. En effet, d’après les chiffres de l’Insee, les femmes gagnaient en moyenne 15,5% de moins que les hommes en 2019. Et ce, tous postes confondus. Cela signifie que pour chaque euro gagné par un homme, une femme gagnait en moyenne 85 centimes.
Certains justifient cet écart par des facteurs comme les différences d’expérience professionnelle ou d’éducation, de secteur d’activité ou de types de contrat. Pourtant, ce n’est pas ce que le sondage Marie Claire mentionné précédemment indique. En effet, 42% des femmes déclarent que leurs collègues masculins gagnent davantage qu’elles pour un travail équivalent.
Le plafond de verre, un obstacle qui persiste
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, le plafond de verre continue de persister. Ainsi, les femmes sont toujours sous-représentées dans les postes de direction et à responsabilité. Et c’est le cas dans les entreprises comme dans la sphère publique.
Ce phénomène est d’autant plus préjudiciable que les femmes sont de plus en plus diplômées et expérimentées. Pourtant, elles peinent à accéder aux postes les plus élevés de la hiérarchie professionnelle. Par ailleurs, les femmes constituent une main-d’œuvre essentielle à l’économie. C’est notamment le cas dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du social ou encore de la culture.
Le plafond de verre est un obstacle complexe, qui s’explique par plusieurs facteurs. Les stéréotypes de genre sont l’un des principaux freins à l’avancement des femmes dans leur carrière professionnelle. Bien souvent, les femmes sont perçues comme moins ambitieuses, moins compétentes voire moins déterminées que les hommes. Et cette image peut freiner leur évolution professionnelle.
Les femmes et les diplomes
Les femmes sont toutes vulnérables face aux discriminations de genre. Pour autant, toutes ne sont pas nécessairement confrontées aux mêmes obstacles sur le marché du travail. En effet, d’autres facteurs peuvent également rentrer en compte.
Les femmes qui n’ont pas obtenu de diplôme, ou qui ont seulement un CAP ou un BEP, rencontrent souvent des difficultés pour trouver un emploi stable et bien rémunéré. Les chiffres le confirment : cinq ans après la fin de leur scolarité, un tiers des femmes non diplômées et un quart de celles qui ont obtenu un CAP ou un BEP occupent encore des emplois précaires, tels que des contrats aidés ou des CDD (source : Insee, 2019).
Et même si la précarité de l’emploi affecte également les hommes, les femmes restent plus vulnérables. En effet, elles sont souvent confrontées à une double discrimination fondée sur leur genre et leur niveau de qualification. Cela rend alors leur accès à l’emploi stable et bien rémunéré plus difficile. Leurs perspectives d’évolution professionnelle sont également limitées, ainsi que leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Mais être diplômée ne fait pas disparaître les obstacles auxquels les femmes font face. En effet, elles sont en moyenne plus diplômées que les hommes. Parmi les 25-34 ans, 46 % des femmes ont un diplôme de l’enseignement supérieur (licence, master, doctorat) contre 37 % des hommes (source : Insee, 2020). Pourtant, elles sont toujours sous-représentées dans les postes de direction et les métiers techniques et scientifiques.
Elles sont aussi souvent confrontées à des stéréotypes de genre et à des préjugés qui limitent leur accès à certains emplois ou leur progression de carrière.
La charge mentale : un obstacle supplémentaire pour les femmes sur le marché du travail
Les femmes sont souvent les principales responsables des tâches ménagères et de la gestion des responsabilités familiales. Cela leur impose forcément une charge mentale supplémentaire. Cela peut inclure des tâches telles que la préparation des repas, le ménage, la garde des enfants, la planification des rendez-vous médicaux et des activités extra-scolaires, ainsi que la gestion des finances de la famille.
Cette charge mentale peut s’avérer particulièrement difficile à gérer pour les femmes qui travaillent. En effet, elle peut nuire à la productivité et à la capacité des femmes à atteindre leurs objectifs professionnels en entraînant stress et fatigue supplémentaires. Elle peut également les contraindre à renoncer à des opportunités ou à faire des choix de carrière plus conciliables avec leur vie familiale.
Les femmes perçoivent souvent ces contraintes comme un obstacle majeur à leur évolution professionnelle. En effet, elles sont souvent confrontées à des choix difficiles entre leur carrière et leur famille.
De nombreuses femmes ont ainsi le sentiment qu’elles doivent choisir entre leur vie professionnelle et leur vie familiale, ce qui peut les amener à abandonner des opportunités de carrière ou à accepter des emplois moins rémunérateurs ou moins gratifiants pour pouvoir concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles.
Enfin, il est important de souligner que la charge mentale et la gestion des responsabilités domestiques ne sont pas exclusives aux femmes, mais sont souvent considérées comme relevant de leur responsabilité. Il est donc crucial de sensibiliser l’ensemble de la société à cette question et de favoriser une répartition plus équitable des tâches domestiques entre les sexes. Cela permettrait de réduire la charge mentale des femmes et de leur permettre de mieux se concentrer sur leur évolution professionnelle.
En conclusion
Il est évident que les femmes sont encore confrontées à de nombreux obstacles sur le marché du travail. Il est donc impératif de continuer à travailler pour éliminer ces barrières qui entravent la réussite professionnelle des femmes. C’est pourquoi des mesures politiques et réglementations plus strictes, comme la loi Rixain de 2021, sont si importantes. Cela demande également un changement dans les mentalités, et une prise de conscience collective de l’égalité des genres. Il est essentiel que chaque individu contribue à la construction d’un monde professionnel plus inclusif et équitable pour tous.